“Not all of us were intended to be tied down to daily humdrum work. Some of us who rejected monotonous daily tasks developed a magnificent gift for living. You have a capacity to bloom in leisure, unknown to men at work, men in harness. You have a genius for friendship, for love, for human life. In others this becomes atrophied. You bring great gifts to living. You bring an openness to adventure, a poetry, fantasy, and imagination that spring from the habit of pursuing pleasure and freedom. No man in harness knows how to exploit the present until it yields up its intimate perfumes for the next day’s task. This channelizing of energy which does not run free produces atrophy in human life. The gratuitous pleasures, the habit of waiting for things to bloom, time and patience to cultivate the bloom, time and patience to cultivate the blooms of developing friendships to their greatest fruition, this is never attained by the disciplined worker. They become ‘clocked’ by patterns which crystallize, harden them.”

Vers une vie pauvre

November 14, 2012

On commence par trouver des scènes qui nous donnent une chance de rechercher ce qui nous lie aux autres. On appréhende les éléments de contact avec son corps. On chercher concrètement les souvenirs et les associations qui ont conditionné de manière décisive la forme de contact. On doit se donner totalement à cette recherche. Dans ce sens, c’est comme un amour vrai. Mais ce n’est pas la réponse à la question « de l’amour pour qui? ». La personne a toujours besoin d’un autre être humain qui puisse l’accepter et le comprendre. Mais c’est comme on aimait quelqu’un qui nous comprend absolument mais qu’on n’a – peut-être – jamais rencontré. Quelqu’un cherché. Il n’y a pas de réponse unique, simple. Une chose est claire : on doit se donner nous-même et ne pas jouer pour soi ou pour le « spectateur ». Notre recherche doit être dirigé de l’intérieur de nous-même vers l’extérieur, mais pas pour l’extérieur.

Lorsqu’on commence à travailler par le contact, quand on commence à vivre en relation avec quelqu’un – non pas un partenaire (amie ou collègue), mais le partenaire de sa propre biographie – quand on commence par l’étude à saisir les impulsions de son corps, l’interdépendance de ce contact et ce processus d’échange, il y a toujours une renaissance dans soi. Puis on commence à utiliser les autres comme des écrans pour ce partenaire de vie, on commence à projeter des choses sur ces personnes qui nous entourent et animent la vie.

On découvre « le partenaire sûr » cet être humain devant lequel on fait tout, devant lequel on agit avec les autres et auquel on se donne dans toute l’intimité de notre expérience vécue. Ce « partenaire sûr » ne peut être défini. Mais à l’instant où nous le découvrons, un changement visible se produit dans notre attitude. On trouve des solutions aux problèmes les plus difficiles : comment créer tandis qu’on est contrôlé par d’autres, comment créer sans la sécurité de la création, comment trouver une sécurité qui est inévitable si l’on veut découvrir (dépouiller et reconnaître) soi-même, en dépit du fait que le monde soit une création collective dans laquelle on est contrôlé par de nombreuses personnes et qu’on nous impose de travailler.

 

Le rythme de la vie dans la civilisation moderne est caractérisé pas la hâte, la tension, un sentiment de culpabilité, le désir de dissimuler nos motifs personnels et d’assumer toute une gamme de rôles et de masques dans la vie (en fonction de la famille, du travail, des amis ou de la vie en communauté, etc). Nous aimons être scientifiques, ce par quoi nous entendons être discursifs et cérébraux, étant donné que cette attitude est dictée par le cours de politiques tendant vers une cohérence objectivante et qui donc nie notre humanité. Nous voulons aussi payer tribut à notre être biologique, à ce que nous pouvons appeler des plaisirs physiologiques. Nous ne voulons pas de restrictions dans ce domaine. Donc nous jouons le double jeu de l’intellect et de l’instinct, de la pensé et de l’émotion; nous essayons de nous diviser artificiellement en corps et âme. Quand nous essayons de nous libérer de tout cela, nous commençons à crier et a taper du pied, nous nous convulsons. Dans notre recherche de libération, nous atteignons au chaos biologique. Nous souffrons surtout d’un manque de totalité, nous nous dispersons, nous nous gaspillons.

Le monde des situations de tous les jours et notre vie en générale – par notre technique, notre manière d’être soi-même où l’organisme vivant tend vers des motivations supérieurs – fournit l’occasion de ce que l’on pourrait appeler l’intégration, l’arrachage des masques, la révélation de l’être réel : la totalité des réactions charnelles et psychiques. Cette possibilité doit être traité de manière disciplinée, avec une pleine conscience des responsabilités que cela implique. Là, nous pouvons voir la fonction thérapeutique d’un monde dans lequel nous intervenons consciemment. On ne peut accomplir cette acte que par le biais d’une rencontre avec l’autre – intimement, visiblement, sans se cacher derrière une représentation de soi, un habit, son quartier, le maquillage que l’on porte d’habitude – en confrontation directe avec lui, et quelque peu « à sa place ». Notre acte – écartant les demi-mesures, se révélant, s’ouvrant, émergeant de nous-même en opposition à la fermeture – est une invitation au spectateur. Cet acte peut-être comparé à un acte profondément enraciné, un amour véritable entre deux êtres humains – ce n’est qu’une comparaison dans la mesure où nous pouvons nous référer à « l’émergence de soi-même » par analogie. Cet acte, paradoxal et extrême, nous l’appelons un acte total. Il est l’essence de la vocation de l’être agissante, celle qui ne réagi que consciemment.

 

Notre intervention dans nos milieux ne peut être tenue pas les lois de la moralité commune ou par le catéchisme de l’époque. On est artiste, modèle et création fondus en un. On ne doit pas être impudique car cela mène à l’exhibitionnisme. On doit avoir du courage, mais pas le courage de s’exhiber – un courage passif : le courage d’être désarmé, le courage de se dépouiller nous-même. Ni ce qui touche la sphère intime, ni la mise à nu de tout son être ne doivent être considérés comme mauvais aussi longtemps que dans le processus de préparation ou dans le travail achevé ils restent un acte totale de la sincérité charnelle. S’ils ne viennent pas aisément et s’ils ne sont pas le signe d’une décomposition mais de l’aveu d’Oeuvre, ils sont alors créatifs : ils nous révèlent et nous purifient tandis que nous nous transcendons.

Pour ces raisons, tout aspect de notre travail qui a trait à des choses intimes doit être protégé contre des remarques accessoires, des indiscrétions, de la nonchalance, des commentaires frivoles et des plaisanteries. Le royaume personnel – tant spirituel que charnel – ne doit pas être « souillé » par la trivialité, le côté sordide de la vie et le manque de tact envers soi et les autres; au moins dans la vie quotidienne, dans le carnaval et le spectacle c’est autre chose. Cette exigence a l’allure d’un ordre moral abstrait. Ce n’en est pas un. Il implique l’essence de notre vocation intervenante. Cette vocation se réalise pas la chair. On ne doit pas illustrer un « acte de l’âme », mais l’accomplir avec son propre organisme. On se trouve ainsi devant une alternative extrême : soit se vendre, déshonorer son moi « incarné », et faire de soi-même un objet productif; soit se donner soi-même, en sanctifiant son moi « incarné », donc charnel.

 

Avant que nous soyons capable d’accomplir un acte total, nous devons remplir une série d’obligations, dont certaines sont si subtiles, si intangibles, qu’elles sont pratiquement indéfinissables par les mots. Elles ne deviennent évidentes que dans l’application pratique. Il est néanmoins plus facile de définir les conditions qui rendent impossible l’accomplissement d’un acte total et quelles actions de notre part le rendent tel.

Cet acte ne peut exister si l’on est plus intéressé par le charme, le succès personnel, les applaudissements et le capital que par la création comprise dans sa forme supérieure. Il ne peut exister si on le subordonne à l’importance de notre rôle et à sa place dans les événements de la vie. Il ne peut y avoir d’acte total si on dissipe ses impulsions créatrices et les bloques, en particulier par des engagements accessoires de nature douteuse ou par un usage prémédité de l’acte créateur comme moyen de faire avancer sa propre carrière ou son statut.

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